Au Champ Des Morts
Dans La Joie



1. Nos décombres

Suis-moi, ne te retourne pas
Il n'y a plus d'autres issues
Pas d'autres choix

Serre fort ma main, ne la lâche pas
Je ne m'arrêterai pas, je ne reviendrai plus

Et le sol se dérobe sous nos pas
Tu ne reconnais plus cette route
Pourtant nous l'avons prise tant et plus

Marchons encore,
retrouvons la lumière
Nos souvenirs nous entravent
Nos certitudes nous aveuglent
Accroche-toi, je t'entends
Mais les gémissements m'indiffèrent

Et la nuit tombe sur ce monde
Ou ‘on ne verra bientôt plus, et les dieux
Qui regardent se perdre les espoirs
Sur des ruines de chagrins
Me sauver avec toi, mon salut
S'est enfoui sous nos décombres

O la nuit
Qui sommes-nous devenus
Nous avons tout perdu
Il ne reste que les décombres
Et le néant


2. Après le carnage

Que mon règne s'achève, qu'on me rappelle à lui
Que l'on jette ma carcasse dans leur torrent de larmes
Et ces flammes glacées qui hurlent à l'intérieur

Quand dehors grondaient la rage et l'acier
Et les ombres dansaient sous les éclairs de feu
Au-delà des pierres, au-delà du sang

Que mon règne s'achève,
Qu'on me rappelle à lui
Que la sentence tombe
Que la douleur se consume

Descendre encore plus vite, s'abimer en silence
Attiré, enivré par l'obscurité
Intrigué par la fin, fasciné par le fond
Descendre encore plus bas
Dans les entrailles du monde

Et ces flammes glacées qui hurlent à l'intérieur
Quand dehors grondaient la rage et l'acier
Au-delà des pierres, au-delà du sang

Descendre encore plus vite, alourdi par la vie
Etourdi par la chute, descendre un peu plus
Pour ne plus être soi, pour ne plus être là
Pour enfin n'être rien d'autre que moi

Nous nous sommes égarés
En oubliant de croire
Que les ombres sont belles
Et les chairs envoûtantes
Mais regarde le ciel,
Mes espoirs sont comblés
Au-delà des pierres,
Au-delà du sang

Nous nous sommes égarés
En oubliant de croire
Que les ombres sont belles
Et les chairs envoûtantes
Au-delà des pierres,
Au-delà du sang
Que se lève la tempête
Et que les corps brulent
Que les ombres sont belles
Et les chairs envoûtantes

Et les ombres dansaient sous les éclairs de feu
Au rythme des corps et des chairs décharnées
Le souvenir effacé d'une grandeur éclatante
Autrefois si fiers, à genoux maintenant
Je préfère renoncer et m'enfouir sous leurs cendres
Que les corps brulent, que les chairs se libèrent
La sentence est tombée et je sombre, et je sombre sous leurs cendres


3. Le sang, la mort, la chute

Mais tu aurais dû voir dans les signes et la croix
Les sanglots étouffés
Et le monde s'écrouler

Dans la douleur du vide
Et mon âme se briser
Au-delà des prières

Je ne voulais pas finir dans la lueur des flammes
Au cœur du brasier
De la foi retrouvée
Sans lutter une dernière fois

A cœur du brasier de la foi

Nous étions pourtant là, voir la lumière s'étendre
Sur les ruines égarées,
Je n'avais pas le choix
Je ne serai pas le dernier des martyrs oubliés
Par-delà les prières

Regarde les larmes dans les yeux se briser
Comme une ombre en lumière
En mille éclats de ténèbres,
Dans la colère et le sang
Regarde le ciel déchire et le jugement tomber
Oh seigneur mais qu'as-tu fait?
Regarde le monde s'écrouler
Bientôt les derniers remparts vont disparaitre
Et nous ne serons plus que poussière et regrets
Dispersés pour le souffle des vents

J'ai perdu l'horizon,
La fin, le commencement
Et la funeste illusion des remords enflammés


4. Contempler l'abîme

Et les tombes hurlent à la mort
Seules face à l'océan

De la chute et la loi, nous sommes tous dans l'atteinte
Au sommet des falaises, les mémoires vivent encore
Sans pouvoir dire adieu,
Nous serons tous perdus
Sans jamais parvenir á la surfaces des choses
Loin du rivage

Dans les terres asséchées, les mémoires vivent encore
Et les cœurs battants ne saignent plus
Dans la noirceur du vide
J'aurai le dernière mot et l'illusion de croire
Dans les terres asséchées

Ne jamais renaitre et se laisser bercer
Par le grondement des vagues et la gloire du passé
Et descendre en silence pour qu'on n'oublie jamais
Sans pouvoir dire adieu, nous serons tous perdus

Entends la colère et les Mots déchainés
Les souvenirs amers, les épaves oubliés
Et regarde au loin les regrets s'éloigner, et pars
Rejoins les abimes, le froid et la nuit
Les abimes, le froid et la nuitv


5. Dans la joie

Douces dissonances qui me guident dans la nuit
Suite atonale resonnant dans ma tête
Entends-tu ces voix qui déchirent la pénombre

Ces cris discordants vomissant la lumière

Au loin se discerne la lumière brulante
D'un astre radieux, le bruit fait bientôt sens
Ma voix fatiguée se mêle au cœur merveilleux
Je suis une ombre qui se meurt et dans le silence, crève

Et bientôt tout se terminera
Dans la joie et la lumière

Le temps est venu de cheminer dans les ténèbres
Et les voix se rapprochent dans la fureur et les cendres
Nous sommes légions, les armées solaires
Je suis une ombre qui se meurt
Et la gloire du monde et enfin le silence

Et bientôt tout se terminera
Dans la joie et la lumière
Et bientôt tout se terminera
Dans la joie et la lumière
Dans la joie, dans la joie
Dans la joie et la lumière

Je suis le vide et la lumière, le froid du silence
Et la raison, je suis ton épilogue
Embrasse-moi, viens en moi et abandonne
Car maintenant tu sais que tout se terminera
Dans la joie et la lumière

Et bientôt tout se terminera
Dans la joie et la lumière
Et les voix tomberont du ciel
Et la vérité s'abattra sur la terre
Comme une clameur, un souffle, rien qu'un éclair
Et bientôt tout se terminera
Dans la joie et la lumière
Dans la joie
Dans la joie et la lumière
Dans la joie
Dans la joie


6. L'Étoile du matin

Je serai le gardien, je serai le messie
J'ai foi en la fin et fait fi de leur fable
Il ne reste déjà que des lambeaux de vie

Et des amas de restes et les coups et les cris
Plus qu'une ultime goutte

Je n'ai jamais douté de cette apocalypse finale
Inscrite dans le code initial
Et le grand délitement comme un filigrane
À mon corps défendant
Des cathédrales en flammes, aux océans de larmes

Appuyé sur ces murs qui s'effondrent
Adossé aux parois que s'effritent
Je chancelle, je m'effondre sur l'incertitude
A perte de vue et j'erre et je souhaite
Que l'aurore me transperce
Ces idoles flétries n'ont plus rien à m'offrir
Et je cours et je fuis car les flambeaux m'attirent
Dans les flammes s'écrira notre avenir
Je suis la nuit des temps, la douleur et les flammes

Et la lumière du monde
Et la lumière du monde
Et la lumière du monde
Et la lumière du monde

Le sang et les larmes
La nuit des temps et l'oubli
La chaleur des astres, le gardien du sacré
Les éclats lointains de l'étoile du matin


7. La fin du monde

Eos revere vide
Milia
Eos revere vidi

In cruori
Et pavorem et derelictionem
Et pavorem et derelictionem

Eos incendere vidi
Viamque suam sequi
Eos incedere vidi
Ut aliquod iter ad mane
Sine ira, sine viribus
Sine ira, sine viribus

Usque ad infinitum

Eos credere vidi
Quas caesas laudes
Eos demergi vidi
Tacitumque aliquad vale

Sine voce, sine motu animi
Expectationem et clades
Usque ad ultimum diem
Usque ad infinitum



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