Les Chants de Nihil
Propagande érogène



1. Le Triomphe

(Instrumental)

Les hommes érigent des maisons,
Les enfants, des châteaux de cendre,
L'avenir entre leurs mains tendres.
Car aujourd'hui nous triomphons.
Les hommes érigent des maisons,
Les enfants, des châteaux de cendre.


2. Dissidence décadente

Râle de caste sale
Éructant sa becquée
Annonce l'espéré
Sursaut occidental.
Compte-à-rebours fatal
Des nations maternées,
Trotteuse mise à mal
Tu parais essoufflée !

Nous promettons la fin de cet âge malsain
Où l'Homme intègre était la victime.
Rendons leur place aux enfants de putain !
De la puissance créatrice de nos mains,
À celle de nos parties intimes...
Dictons la Loi par violents coups de reins !

Dissidence coupable,
C'est ton sang lié de suie
Que la Terre vomit
Sous nos pas implacables.
À tous les misérables,
J'accueille les repentis :
Même le plus pourri
Déchet est recyclable.

Crachez dans les trompettes,
Face à ces champs souillés.
Aux baïonnettes !
Nous venons moissonner.
Faisons tomber les têtes
Comme on fauche les blés !

Cendres aux âcres arômes de cochon rôti
Retombent comme neige, et renaît le soleil !
Décapant les carcasses et nous, tout ébloui,
Envahis d'une joie qui n'a pas son pareil.

Que cette mélopée se fasse ouïr bientôt
Dans les troquets de l'Ouest, entre deux verres de vin.
Que vos filles et fils l'entonnent le cœur gros,
Leurs regards pétillants tenant tête au destin.


3. Félonne

Tapie dans l'ombre et dans la crasse,
Prête à bondir sur le geôlier,
Qui sa fierté voudrait noyer
Loin des yeux de la populace.
Crinière rouille et crocs rasoirs,
Mais toujours ce regard salace...
Tapie dans l'ombre et dans la crasse,
Cuisses chaudes et de crasse noires.

Globes vermeils sur face exsangue
Exhortent le plus pieux des hommes
À s'enfoncer dans le rectum
Ses plats sermons et autres harangues.
Enfin libre, tu ronronnes,
Anarchique félonne.

Figure de proue délurée,
Emprisonnée injustement
Pour, sur le seuil du parlement,
S'être exploré le bénitier.
Dévorant la vie, gloutonne,
Insolente félonne !

Dés que j'ai pu te délivrer,
N'as plus souffert de ta beauté.
Prends place entre tes deux sœurs et
Retrouvons-nous la nuit tombée !
Enfin tout à toi ! Et après
Que t'aies fait honneur au banquet
Et cent fois trinqué ; à présent,
Dans quoi veux-tu planter les dents ?

Lorsque ta nature sauvage
Engloutira tes sentiments
Sans un remords, j'en suis conscient,
Déserteras notre équipage.
Ô trop farouche félonne...
... ma félonne féline.


4. Les Reines de verre

Nous y voilà enfin ! Et même à trois contre un -
Murmures haletants s'embrumant de nos lèvres,
Condensant le désir sur nos gorges, la fièvre
Immolant la raison - n'abattrez mon entrain !
Puis j'en renverse une et la matraque au gourdin,
Remuant ses tréfonds, sentant monter les eaux
Et sa carotide grimper à l'allegro
Quand ma langue quitte son buste cristallin.

Les deux autres accolées, du spectacle témoins,
Pour leur sœur tourmentée lassées de compassion,
Tentent d'intervenir, non sang quelque intente
De traînasser un peu et de jouer des mains.
Mais nous y voilà enfin ! Et même à trois contre un...
"Qui d'entre-vous s'est assise sur mon visage ?"
Alors que, plus bas, m'assaille une anthropophage...
Ainsi s'engage ce tumulte libertin.

Nous y voilà enfin ! Et même à trois contre un...
Lorsqu'un brûlant fourreau autour de mon organe
S'enrobe et se dérobe, agitant la diaphane
Silhouette soufflant : "fais de moi ta catin !"

La cadette n'osait discourir ce matin.
Elle saisit pourtant ce curieux microphone,
Y draine le sang puis l'humecte et s'en bâillonne ;
Enfin le conduit en ses plus secrets jardins.
Au bout de la nuit, à force de va-et-vient,
Muqueuses sont éponges et reins tant enfoncés,
Semblables au sable fin de plaisir consumé.
Ainsi vitrifiées, mes reines au fécond bassin !


5. Fête de la fédération

Jerry :
Les plumes d'or scintillent autour de moi, au zénith de l'an un, jour premier. Sur l'esplanade vous saluons, nous, frondeur fédérés. Plus intense encore est l'éclat de la sueur perlant sur vos fronts levés, d'une trop ancienne gangrène désormais lavés.

Black Messiah :
Grand accusateur de l'hexagone au crépuscule du millénaire de la Rébellion, j'ai porté la blasphématrice dynamique des sons. Au front de la guerre, contre les ouailles dans leur tranchée, nous et nos chères têtes blondes leur pisseront au visage, du toit du monde.

Jerry :
Par nos membres, elle est défaite, l'Hypocrisie gavant les oies à outrance ; dans l'entonnoir ils déversaient leur tolérance. Désormais elle leur rentre par la raie et retrouve sa place naturelle dans la fange, qui, incessamment sera foulée par nos phalanges.

Black Messiah :
Du vide informe j'ai extrait la quintessence, avec mes pairs attendant le règne de l'excellence ; et à présent un humble patriarche, j'observe la renaissance, accueillant à bras ouverts cet éminent serpent qui pénètre nos secrètes essences avec le poison séminal qui ensemence le monde.

Loïc Cellier :
En ces terres païennes j'ai cherché un écho à mon âme, par la solitude sereine et le Carnyx pour Oriflamme.

Yohan 'aktivist' :
Par ta voix c'est ma langue indocile qui claque, bien qu'elle chantait déjà quand j'errais en falot, et ainsi me sortit de mon puant cloaque. Par tes accords notre harmonie se forme ; union des frères en un commun berceau. De Scènes en Cènes alcoolisées s'éteint mon passé morne.

Loïc Cellier :
En père aimant j'ai célébré d'un culte toujours égal ma nature celte en fer forgé, qui au pieux paraît infernale.

Mist :
Des premières ébauches de l'édifice au matin de son instauration ; j'ai œuvré ivre à sa modernisation. A coup d'algorithmes sous pression, j'en administre désormais la vitrine où, médiatiquement, la Commune se décline.


6. Le Verdict

(Instrumental)

Et les voilà, syphilitiques Sisyphes, voleurs de vie de notre bonheur ! Fouillant les poubelles de l'histoire... Parasites paralysant nos forces vives d'inertie contagieuse.

Ils rampaient, les lâches, et ils ramperont encore ! Ils garderont les cilices qu'ils nous destinaient, quand nous trinqueront à notre victoire millénaire !
Ici nous planteront à jamais la bannière des enfants de putains que nous sommes tous !
Nous vénérerons l'insolence libératrice ! L'ivresse ! La gerbe !

Oui nous gerberons tout, tout ce que nous tenons d'eux ! Et ils ingéreront cette gerbe et appelleront : "Le corps de Dieu" !

Qu'ils soient condamnés à baver leur rage impuissante, rampant, devant les seuls maîtres qu'ils ont en horreur ! Qu'ils quémandent ce qu'ils ne dispensaient pas ! Qu'ils nous fuient, comme les fuient les rats ! Qu'ils soient jetés à bas de la grande route, et roués de coups par qui voudra !


7. Propagande érogène

Des vallées des terres de l'Ouest
Surgirent les chattes d’éther,
De l'Ouest elles s’échappèrent.
Elles vinrent à moi, corps célestes
Joignant mes nocturnes pubères
Au gré des vents stellaires...

« L'ardente et grandiose lubie,
Ralliant mes frères et ces Dames
à ma suintante hystérie,
Devait s'opérer par les flammes !
Tel un faisceau, sommes unis
Pour prononcer l'ultime blâme...
Mais, de la jeunesse enhardie,
Au loin, se pointe l'oriflamme ! »

Alors que les fourmis séparent
Les vieillards rôtis en lambeaux,
Les feux désormais se déclarent
Dans la pupille des jeunots.
Curieux écho de la victoire
Sur ce croustillant tapis chaud !

« Ma milicieuse Malice,
Cette cyclique violence,
Musicalement manigance
Une campagne épuratrice :
L’ouverture au rythme propice
à l'accouplement en cadence. »

Aux sévères tambours s'entrechoquent les corps,
S'éclaboussant d'amour dans l'effort.
Moites peaux de velours, luxuriantes flores
Détrempées que je bourre aux aurores.

Ce voile licencieux tombant sur le credo ;
Puritains de Dieu, craignez notre commando !
Face aux bigotes dégainons les braquemarts,
D'un éclat de rire et de fluides Communards !
Que l'aigle ivrogne surplombe l’Hôtel des vils
Prophètes de la Commune des Chants d'Nihil !

L'empire de la vertu périclite au risque
D'émoustiller un peu trop – mais jamais assez –
La foule, raide au matin, toute retournée,
Et beuglant à l’unisson : « Prends-moi fort, Jerry ! »
Kapellmeister déchargeant fluides mélodies,
Mon cahier des charges : « à chaque bouche, son fifre ».
à la tête, au cul et qu'ça glisse et qu'on s'empiffre
En c'te veillée balbutiant : « Prends-moi fort, Jerry ! »

Tout ce que je vous tends, avalez goulument...
...l'appétit vient en mangeant !
Sécrétion puissante qui fait fondre les chaînes,
Les chants d' l'hymen... Propagande érogène !


8. Du feu et des étoiles

Nous avons espéré l'étincelle naissant
Du néant abyssal, cet indolore amant
Et l'espace infini unifiant les corps
Et l'amour tournoyant, le vertige des forts
Et l’étoile mourante annonçant de son chant
Le lever du soleil en fanfar' de chaleur
Et la lune moqueuse attirant dans son champ
L’austère astéroïde de charmantes rondeurs.

Nous avons tous marché sous un même étendard
Soulevant la poussière de déserts si moroses
Le plantant tel un arbre élevant un peu tard
Ses branches vers le ciel qui d'une pluie l'arrose
Nous avons élevé des bois denses et profonds
Pour y voir prospérer des clairières plaisantes
S'étendre enfin par terre et de tout notre long
Pour mieux se délecter des étoiles filantes.

Nous avons tous marché sous un même étendard
Soulevant la poussière de déserts si moroses
Le plantant tel un arbre élevant un peu tard
Ses branches vers le ciel qui d'une pluie l'arrose
Nous avons allumé le brasier de l'orgueil
Pour le faire s'élever en volutes célestes
Sur les humbles racines renaissant du cercueil
D'une raison impure que l'en-deçà délaisse
Que nos feux scintillants répondent au ciel nocturne
Césars-Dieux contemplant l’œuvre de leur délire
L'instant pur dérobé à un taciturne temps
Car l'étincelle est fleur que l'on ne peut saisir...

Dans le reflet du vide apparaît la promesse
D'un recommencement pour nos enfants avides
Avalant des enfers sans aller à confesse
Accouchant d'oasis sur les rochers arides
Glorieux astropathes échoués sur la terre
Qui nous a adoptés et levé nos regards
Androgynes mystiques assoiffés de solaire
Naviguant dans le ciel généreux du hasard
Innocents barbotant dans le tumultueux
Flot qui les ensorcelle en clapotant contre eux
Lac de tous nos désirs, brillances de feux aqueux
Le bain de nos amours, le miroir de nos cieux.


9. Hymne de la commune

(Instrumental)

À l'aube d'un destin nouveau,
À la Commune rendons grâce.
Elle qui, par nous, prend place
Dans le cœur des marmots.

Contre sa gorge se brisent les ennemis de la Vérité

Sainte Mère en ton berceau
Les hommes naissent tous frères.
Et de l'arche missionnaire
Seront vite les amiraux

Navire qui mouille,
Attendant les flots...
Vive la Sainte Mère Commune !

Nos flûtes se soulèvent en ut
Au soir de notre victoire,
Embrassant cette fanfare
De cors que l'on percute.

Les ventres se gonflent, tout plein de notes
Nées de nos bouches, glissant sur les mottes.

Lyrics in plain text format



Main Page Bands Page Links Statistics Trading list Forum Email Zenial